La psychologie du Mysticisme.

Réflexions et TémoignagesAnnée 1998
La psychologie du Mysticisme.

– Ensemble de croyances et de pratiques ayant pour objet une union intime de l’être et du principe de l’être; disposition psychique de ceux qui recherchent cette union.

– Croyance, doctrine philosophique faisant une part surabondante au sentiments, à l’intuition.

Le Mysticisme est un mot largement mal compris, surtout si l’on prend en considération que depuis le siècle passé l’avancement des sciences et de la technologie a propulsé l’être à accentuer sa propre pensée, à l’accomplissement mécanique et objectif de la civilisation. C’est pour cette raison que la plupart des concepts du mysticisme de la vie a été relégué à l’arrière plan, voir même ignoré; très peu de gens aujourd’hui possèdent une vue précise de ce qu’est le Mysticisme. Habituellement les gens le confondent avec une idée fantastique quelconque ou encore pire à une doctrine religieuse nouvellement créée ou encore une secte (dans son sens péjoratif).

Le Mysticisme pour un « ésotéricien » chevronné, comme cela devrait l’être pour un Philosophe, un Théologien et un Psychologue; ne s’applique aucunement à aucun de ces concepts. Pour lui c’est essentiellement une déclaration de la relation de base de l’être avec les forces fondamentales de l’univers, ou bien, tel qu’il préfère identifier ces forces, Le Cosmique, lequel a prescrit et créé l’univers ainsi que la vie qui s’y manifeste. Nombre de théories scientifiques récentes ont donné de plus en plus d’emphase au concept sous-jacent que toutes les énergies sont une force fondamentale.

L’avancement dans l’étude de la physique nucléaire, a dans la pensée de nombreux scientifiques contribué à une emphase particulière de ce principe. Ceci ne veut pas dire que la science est devenue plus mystique dans ses concepts, mais démontre une tendance qui nous porte à croire, ou tout le moins à conclure qu’il y a une certaine relation entre le mysticisme et les investigations modernes, les théories de conclusions scientifiques.

Ce que l’on appelle la « vraie vérité réelle » de l’énergie ou la force de motivation qui réside derrière les manifestations n’a aucune importance. Les terminologies, après tout, ne sont que des conventions humaines que l’on utilise pour libeller, identifier ou étiqueter un item auquel on désire attirer l’attention, ou prendre en considération. Dans la langue des « ésotériciens » nous le nommons « Nous », mais quelque soit le nom sa qualité, sa raison d’être et son existence n’en est aucunement modifié.

Le Mysticisme pour « l’ésotéricien » est le concept le plus simple. Premièrement c’est la conclusion auquel l’être en arrive, que la vie et toute chose sont la manifestation d’une seul et unique force. Que nous options d’appeler cette force Dieu (que son Saint Nom soit béni), le Cosmique, ou Nous, encore là nous ne faisons qu’une distinction en ce qui concerne notre terminologie, et n’apportons aucun changement à la chose en elle-même. En ce qui concerne la terminologie ésotérique , nous faisons référence habituellement à l’Être Suprême, à Dieu; et nous faisons référence au Cosmique comme étant sa manifestation, et au Nous comme étant la force ou l’énergie sous-jacente de l’univers mise en opération de façon manifeste par Dieu.

Pour nous placer en relation plus étroite comme individus avec cette force et Dieu (que Son Saint Nom soit béni), lui qui l’a commandé, est le but premier du concept du Mysticisme. Ainsi, nous pouvons dire que le Mysticisme est le moyen par lequel notre conscience s’éveille et réalise l’existence des Lois et des Principes Cosmiques par un processus différent que celui d’une entière dépendance sur ses sens objectifs. En plus nous croyons que plus l’être entretient et s’approche d’une relation intime avec Dieu, sa compréhension de Dieu et du Cosmique deviendra plus complète; ainsi sa conclusion naturelle est évidente : l’Être est ainsi en meilleur position pour s’établir lui-même dans une relation plus harmonieuse, plus fluide avec l’univers comme entité et de même avec le but de sa propre vie.

Il y a deux procédés mentaux de base dans le cerveau humain : la perception et la conception. La Perception est usuellement en relation avec l’objectivité des sens; ce que nous percevons par nos facultés objectives par lesquelles nous venons en contact avec notre environnement physique. La Conception est la formation de la pensée dans notre cerveau, c’est le processus par lequel nous assemblons tout ce que nous percevons, sans égard de sa source, de manière à arriver à certaines conclusions ou idées. Des concepts qui sont les résultats de notre processus de la pensée sont les conclusions lesquels nous avons atteints dans notre cerveau, basés sur nos perceptions, nos réalisations, ou interprétations de tout les phénomènes objectifs et subjectifs.

Dans un sens, nos concepts sont plus importants pour soi que ce que nous percevons en vue de notre devenir, autant par la pensée et notre comportement, dépendant des conclusions que nous considérerons. Si nous pouvons rejoindre un point où nous pouvons être conscient de notre place dans l’univers et du but de notre vie, nous devons développer un concept de notre relation avec Dieu (que Son Saint Nom soit béni), et à ce même moment, encourager en soi et en notre prochain les hauts idéaux de caractère et de personnalité qui sont consistants avec les conclusions que nous atteignons.

Un auteur a écrit: « Une profonde vision dans le mystère de la Création n’existe pas, sans l’intégrité et la simplicité de caractère. » Nous pouvons donc conclure que ceci est une déclaration simple du point vue mystique. Il dépeint l’individu comme se plaçant lui-même en relation avec Dieu et le schéma Cosmique, de manière à ce que l’Être, en qualité d’expression individuelle de la vie, peut se libérer de tout attache qui l’empêcherait de visualiser au-delà de l’expression immédiate de Dieu dans l’univers qui l’entoure.

La plupart des dossiers sur les concepts mystiques sont extrêmement directs et simples. Ils démontrent les mécanismes du cerveau humain en comparaison avec son environnement immédiat de façon à ce que le concept ou la relation entre l’Être et Dieu (que Son Saint Nom soit béni), devient l’illustration du simple phénomène de la vie que l’on trouve autour de soi. Du point de vue mondial, la plupart des Grands Mystiques étaient les gens les plus simples. Jacob Boehme étant un cordonnier, Jésus était un charpentier, Sweedenberg et autres dont nous pourrions donner comme exemple.

Il y a un Mystique dont les paroles sont enregistrées dans la littérature biblique et qui était un berger. Il est l’auteur du vingt-septième Psaume passant ses journées, comme la plupart des nomades de son temps, prenant soin de son troupeau. Il était conscient que ses moutons dépendaient de lui, le berger, pour leur alimentation et leur protection.

Un jour il eut certainement l’idée dans les paroles célèbres: « Le Seigneur est mon Berger, je n’aurai plus faim. » Cette réalisation s’était développé dans son cerveau que tout comme le bon berger prenait soin de son troupeau, ainsi il doit exister une force, un pouvoir dans l’univers prenant soin des êtres humains. C’est ainsi que lorsque nous répétons les paroles bien connues de cet autre Psaume, le vingt-troisième, que ce simple mystique d’il y a fort longtemps a comparé, pas à pas, le même type de soins, rendu par Dieu, avec lequel il était familié et sa propre vie par les soins qu’il rendait à son troupeau de moutons.

Après que ce berger ait comparé les besoins physique de l’Être par rapport à ceux de son troupeau dans ces mots : « Sur de frais pâturage, il me fait coucher; près des eaux de repos, » et il ajoute une nouvelle idée par les mots, « …il mène, il me ranime. » Dans ces mots, fut exprimés la réalisation que pendant que le berger était limité dans les soins et les besoins physiques de son troupeau, Dieu était préoccupé autant avec l’approche des besoins physique que spirituel du genre humain.

Cette simple illustration bien que très profonde d’une philosophie mystique nous amène à réaliser que l’activité mentale et le comportement de l’Être sont établis et basés sur le fait que l’Être est un composé triple; son corps, son âme et son esprit, et qu’une approche psychologique du mysticisme prends nécessairement en considération les trois attributs de l’existence de l’Être.

Mysticisme est un mot indéfinissable, parce que les idées qu’il évoque sont les plus opposées, et constituent le plus vaste des horizons offerts à l’intelligence de l’Être. On les a appelé ainsi des doctrines hétérodoxes : on a découvert des panthéismes, des sciences, des matérialismes mystiques ! Tout est mystique, si l’on veut, puisque l’Être ne connaît la raison de rien; il nous a été donné de comprendre que les plus hauts génies, les poètes et les artistes les plus sublimes, les savants les plus profonds, n’ont connu qu’un lambeau de la Vérité ou de la Beauté; il y a quelque part dans le monde des Êtres dont la conceptualité dépasse la nôtre dans la proportion, où la nôtre est au-dessus de celle d’un caillou. Le mystère est donc partout; où faut-il le chercher ? Non pas dans la forme matérielle des choses, non pas dans leur enveloppe seconde, mais dans leur essence animique. La science de la relation Esprit à l’Âmes, tel est le mysticisme; et, comme l’Ésprit et l’Âme de l’Être, scellée d’un tel sceau que les anges mêmes ne la connaissent pas, contient en résumé aussi bien l’Esprit que l’Âme de toutes les créatures,

– Le mysticisme est la science de cette relation Esprit-Âme.

Science vaine, dira-t-on, puisque son objet est le perpétuel inconnaissable; seule science certaine, parce qu’elle réside au-dessus des sciences humaines, parce que sa méthode est en-dehors de la raison, parce que son but est l’Absolu, parce que son fruit est la Vie Éternelle. Et par sciences humaines, nous n’entendons pas seulement les sciences, les philosophies, la théologie enseignés du haut des chaires; mais toutes les sciences dites occultes, les entraînements secrets qui décuplent la force de la pensée, les contemplations du rationalisme transcendant, toute les magies, tous les yogas, tous les calculs. Tout cela c’est de la science humaine, c’est-à-dire qu’à un niveau donné l’Être peut l’acquérir par sa propre force, sur cette terre ou dans tout autre point.

Bien sûr; il peut y avoir des sciences ou des arts dont nos plus téméraires utopistes n’ont pas osé rêver; pourquoi n’y aurait-il pas des espaces à plus de trois dimensions ? Pourquoi la parole ne serait-elle pas différente sur d’autres plans ? Pourquoi les êtres ne pourraient-ils se reproduire autrement que par les modes connus de nos naturalistes ? Pourquoi les pierres ne seraient-elles pas habitées ? Et les flammes ? Et les espaces interplanétaires ? Toutes ces notions, l’Être peut les acquérir avec le temps; avec tous ces Êtres, il peut espérer faire connaissance un jour; mais de tout cela, s’il reste lui-même, il ne pourra rien saisir que déformé par sa propre personnalité; habitant la nature, il ne connaîtra que le naturel.

Le Mysticisme, au contraire, c’est le véritable surnaturel, et le seul; il vise plus haut que les roues de feu, que les sphères, que les animaux sacrés; plus bas que les abîmes de l’Enfer, plus loin que la pensée humaine ne peut s’avancer. Il faut donc, pour entrer dans sa voie, détruire le naturel en nous, ou plutôt l’abandonner. C’est à la fois un jeu d’enfant qui peut être réalisé en une heure, et un travail de géant, que des millions de siècles sont à peine suffisants pour accomplir.

Ainsi, au mystique, toutes les religions, tous les rites, tous les secrets, toutes les lois, toutes les sciences sont inutiles. Et cependant, il s’agenouille, il observe, il étudie, il obéit, comme si tout ce fatras lui était nécessaire; il est la conciliation vivante de tous les initiés, la résolution de tous les contraires, l’équilibre actif et vivificateur. Il vit dans un présent sans cesse renouvelé; le passé n’existe plus, n’a plus d’utilité pour lui puisque l’afflux incessant de la vie renouvelle ses forces à mesure qu’il les dépense; l’avenir, il ne s’en soucie pas, puisqu’il se sait guidé dans chacun de ses mouvements; c’est l’esclavage de l’Amour; la Nature se prosterne devant un tel esclave, et ne lui cède aucun de ses trésors.

Il y a peut-être sur la terre deux ou trois Êtres mûres, il y a un peu plus d’adolescents; tout le reste, nous ne sommes que des enfants conduits en lisière; agitant les bras, nous nous croyons libres, et nous trouvons moyen de casser pas mal d’objets fragiles autour de nous; nous sommes impatients, nous réclamons à cor et à cri les confitures avant d’avoir mangé la soupe; aussi le Ciel nous donne-t-il de temps en temps un peu de dessert.

C’est pourquoi il n’est pas excellent de prendre pour guide des « hommes » ou « femmes » célèbres. Savons-nous ce qu’est devenu un Homère, un Napoléon, un saint Thomas ? Ils sont peut-être à côté de nous, imbéciles, mendiants ou pervers; ils ont peut-être mangé le gâteau d’abord, avec beaucoup d’efforts, et il leur faut ensuite manger leur pain sec.

L’extase n’est pas autre chose; c’est une gâterie qui sert à nous faire patienter, ou qui nous récompense d’un peu de travail; le plus grand saint, quelle certitude a-t-il que ce soit le Père qui lui parle ? Ne peut-il y avoir, dans l’univers, des Êtres tellement au-dessus de nous, que leur seule présence nous fait perdre le sentiment ? S’attarder à cela, c’est lâcher la proie pour l’ombre; c’est ce que font, c’est ce qu’on fait tous les hommes réputés sages : les Bramahs et les Rabbins disent en effet que la bonne œuvre est méritoire, mais que l’étude de la Loi l’est bien d’avantage. C’est le contraire qui est vrai; quand on vit dans un atelier de menuiserie, on ne peut pas s’occuper de travailler le fer; ainsi, nous sommes sur terre, il faut faire du terrestre, agir matériellement, remplir son devoir vulgaire, prosaïque et quotidien.

Parcourons ensemble cet enivrant dithyrambe : « Si tu es dans l’extase, et qu’un malade réclame du bouillon; quitte ton extase, et va apporter le bouillon. »

L’Évangile ne dit pas nulle part que nous devions tendre vers les hauteurs de la contemplation; il nous recommande d’aider seulement les autres, et tout le reste viendra par surcroît.

C’est ce qu’a compris ce cher camarade anonyme qui m’a fait l’honneur de mettre dans son ouvrage quelques un de mes pénibles efforts; c’est parce qu’il lui a été donné de trouver les mots qui, aussi bien que l’original Esprit Humain, expriment l’inexprimable pour décrire l’invisible. Je souhaite de tout mon cœur que son exemple et ses efforts soient un réconfort à tous ceux, jeunes et vieux (anciens); avides de Beauté et d’Intelligence, et qui les cherchent trop souvent en dehors de l’unique, de la sublime Sagesse : La Charité. C’est ce qu’on retrouve si bien dans Autre Conscience, Autre Monde ….

[Jean-Samuel G. – le 26-01-98]

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