 Tous les Temples sont sacrés pour les Balinais puisqu’ils sont religieux, ceci dans toute l’île, chaque région ayant ses Temples particuliers.
Il en est cependant qui sont fréquentés par toute la population qui se déplace pour s’y rendre.
Ils sont de quatre sortes:
– ceux dédiés aux dieux des origines, les origines de la race.
– ceux dédiés aux ancêtres de la communauté, la communauté est la population d’une région.
– ceux dédiés aux Dieux qui assurent la protection des vivants, de tous les vivants sur l’île.
– ceux dédiés à la procréation, il en existe peu.
les temples sont nombreux et très fréquentés – chaque région a ses dévotions particulières – j’ai vu de magnifiques processions dont nous ne pouvons nous faire une image – Rien à voir avec ce que nous voyons offert par le tourisme à présent – profusion d’offrandes, de fleurs, danses, gamelang – qui ne ressemble pas du tout aux gamelangs que je vois représentés en photos.
En dehors de ce que je viens de décrire, il existe deux Temples qui sont les seuls de leur genre, fréquentés par toute la population selon leurs désirs ou leurs besoins.
Ce que l’on voit dans ces lieux se rapporte à l’ancienne religion bouddhique, encore très suivie au Népal, par exemple – j’ai signalé que la première religion balinaise venait des Indes, elle date de sept à huit siècles avant notre ère – elles est en partie tantrique.
Certains hommes la connaissent bien, épris de spiritualités, ils étudient les anciens textes – ils semblent être peu nombreux, sont balinais, je le précise. Ce sont les Sages qui peuvent instruire ceux qui le souhaitent.
Voilà l’explication pour les désirs ou les besoins. Revenons à nos deux Temples : ils sont nommés Père et Mère. Lorsque je suis arrivée à l’entrée du Temple de Besakik, j’ai été plus que surprise : de chaque coté de la première porte étaient représentés en grandeur d’homme, d’un coté l’organe masculin = le linga – l’autre le Yoni, organe féminin.
Nous voici devant des représentations tantriques – il n’est pas dans mes intentions de vous faire un cours, je vais donner simplement quelques explications.
A l’intérieur du Temple, autre surprise, sculptées ou dessinées sont représentées les nombreuses positions sexuelles, sur la pierre, les murs, le bois – j’avais vu la même chose à Colombo et à Singapour – A cette époque, je ne connaissais rien ni du tantrisme, ni du bouddhisme – je me suis posée beaucoup de questions, j’en ai posées aux Sages qui ont bien voulu me répondre, j’ai alors décidé d’étudier, ce qui me permet de vous donner quelques explications. Il faut voir avant tout dans ces représentations l’acte continu de la Création, il faut voir dans ces images symboliques et la révérence qui s’y rapporte, le culte de cet acte créateur à son origine. Le monde existant est conçu comme un enfantement continu à partir de la yoni, la vulve du principe femelle sans cesse fécondée par la semence mâle, transmise par le linga, le pénis – malgré la semence, sans l’organe féminin pour la recevoir, la création cesserait – il n’y aurait plus d’univers.
Ces représentations symboliques ont plusieurs sens selon le degré atteint par l’étudiant – Tous les plans subtiles de l’homme sont représentés ainsi que les énergies qui les animent – chaque « image » représente une béatitude céleste.
Ce que nous nommons la baguette du sourcier, la croix de Saint André sont des catalyseurs d’énergies – beaucoup en possèdent et les portent.
Rien de ce que je viens d’exposer ne peut être considéré sur le plan humain, mais bien sur le plan cosmique de la Création.
Les Temples ne sont jamais vides. Des hommes, les Sages, y habitent à demeure.
Ils assurent l’entretien s’occupent de tout le reste, les visiteurs apportant de nombreuses offrandes qui leur permettent de vivre sans quitter l’enceinte du Temple. À l’intérieur du mur d’enceinte, une cour circulaire où se déroulent les processions lors de grandes fêtes qui durent plusieurs jours.
Il est évident que pour nous, européens, cette religion est surprenante, nous la comprenons très mal – il faudrait de nombreuses explications comparatives entre les différentes races – surtout une longue étude du bouddhisme ancien.
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